« La dernière grève du 4 octobre dans le secteur les plateformes de livraison a pris un caractère différent des précédentes grèves qui avaient eu lieu au Royaume-Uni et en Europe. Jusqu’ici, la plupart de ces grèves avaient surtout consisté en une « déconnexion », ou en grève sauvage, où les livreurs convergent ensuite vers un point central pour une manifestation ciblant une plateforme en particulier. Au Royaume-Uni, cela voulait dire refuser de travailler et organiser une manifestation devant le siège de Deliveroo ou d’Uber. Ces manifestations vibrantes et chaotiques démontraient une puissance collective des travailleurs, qui pouvait également s’exprimer dans des piquets de grève dans les restaurants avoisinants.
Pour la grève du 4 octobre, un appel à manifester devant les bureaux d’Uber avait initialement été lancé. Cependant, contrairement aux précédentes manifestations, la majorité des travailleurs en grève ont plutôt choisi de rester dans leur zone de livraison. Cela a d’abord donné l’impression que la grève n’avait pas réussi à proposer d’actions aussi puissantes et soutenues que par le passé. Cependant, l’absence d’un point de rassemblement central n’a pas empêché les travailleurs de s’organiser pendant cette journée, mais cette fois-ci de manière beaucoup plus dispersée. Les livreurs d’UberEats se sont retrouvés autour des McDonald de leur zone, ce qui a créé un point d’ancrage où les grévistes ont pu organiser les piquets. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, les livreurs en grève ont réussi à faire respecter les piquets dans ces McDo, tout en encourageant les autres livreurs à se joindre à eux, ont pu accroître la puissance de la grève. Dans cet article, nous avons rassemblé des comptes-rendus provenant de Londres et d’autres villes du Royaume-Uni. On distingue un changement tactique qui a permis d’étendre les actions en mobilisant de plus en plus de livreurs capables de s’impliquer activement dans le piquet et de s’organiser autour de leur lieu de travail. » Lire la suite